Diabète gestationnel : kesako ???

A l’heure où je viens enfin de sortir du laboratoire d’analyses, après 3h à patienter pour le dépistage du diabète gestationnel, j’ai pensé qu’il serait intéressant d’aborder ce sujet, souvent mal connu des femmes enceintes. Le diabète gestationnel, aussi appelé diabète de grossesse survient souvent au 2eme trimestre. Il peut durer le temps de la grossesse seulement ou révéler un diabète antérieur non diagnostiqué. Causes, symptômes, conséquences, risques pour la mère et le foetus, traitements … Je vous dis tout !!

Le diabete gestationnel c’est quoi ?

Comme le diabète de type 2, le diabète gestationnel est une intolerance aux glucides. C’est à dire un trouble de la régulation du glucose (glycémie) qui entraine un taux de sucre dans le sang trop important. Une femme dont la glycemie est supérieure à 0,9g/l est considérée comme ayant un diabète gestationnel. Ce phénomène touche en France environ 3 à 10% des femmes enceintes. C’est l’une des complications les plus fréquentes de la grossesse.
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Pourquoi la grossesse est-elle une période à risque pour développer un diabète ?

Durant la grossesse, il existe une diminution normale de la sensibilité à l’insuline, une hormone produite par le pancréas, qui à pour but de maintenir un taux de sucre normale dans le sang. Les hormones foetales et placentaires seraient en cause de ce phénomène, surtout à partir du 4eme mois. Comme le corps est moins sensible à l’insuline, il faut en produire plus pour réguler la glycémie.

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 Quels sont les symptômes du diabète gestationnel ?

Dans la plupart des cas, le diabète passe inaperçu, et c’est bien cela le problème. On dit qu’il est asymptotiques (sans symptomes). Il peut cependant se traduire par une fatigue et une soif intense, une prise de poids excessive et soudaine. Ou encore par une miction (envie d’uriner) plus fréquente et plus abondante. Cependant, difficile de prendre en compte ce symptôme chez la femme enceinte, puisque l’utérus en grossissant comprime la vessie d’où les fameuses envies pressantes !
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Quels sont les facteurs à risques ?

Certaines femmes sont considérées comme étant plus à risques que d’autres dans les cas suivants :
Obésité (IMC supérieure à 30). Multiplie le risque par 3. Grossesses multiples. Antécédents personnels ou familiaux de diabète de type 2. Age supérieur à 40 ans. Avoir eu au cours de grossesses précédentes du diabète gestationnel, un excès de liquide amniotique ou un enfant avec un poids de naissance supérieure à 4kg (macrosomie).

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Comment le dépister ?

Le test de l’OMS est un test récent afin de diagnostiquer un éventuel diabète gestationnel. Il n’est malheureusement pas obligatoire, mais fortement recommandé même sans facteurs de risques. Ce test s’effectue en labo d’analyses, la plupart du temps entre la 24eme et la 28eme semaine d’aménorrhée. Cet examen vérifie l’évolution du taux de sucre dans le sang après absorption d’une boisson hautement sucré (75g de glucose). Cela permet de suivre la réaction de l’organisme face à l’asborption de sucre et à la régulation de la glycémie.

L’examen dure environ 2h30 et se déroule de la manière suivante :
Une premiere prise de sang à jeun est effectuée. Ensuite l’absorption de 75gr de glucose (boisson aromatisée au citron pas si horrible que ce que l’on entend) entraine une HPGO : Hyperglycémie Provoquée par Voie Orale (fort taux de sucre dans le sang). Une 2eme, puis une 3eme prise de sang seront  ensuite faites, respectivement 1h et 2h après, afin de suivre l’évolution et la régulation du taux de sucre dans le sang. Autant prévoir un bon bouquin ! A noter que d’autres tests existent (le test O’sullivan par exemple, mais de moins en moins utiliser)

Pour le test de l’OMS, que je viens de passer ce jour, les valeurs de référence sont les suivantes : A jeun = < 5,2mmol/l soit 0,92g/l Après 1h = < 10mmol/l soit 1,80g/l Après 2h = < 8,5mmol/l soit 1,53g/l

Le dépassement d’une seule de ces valeurs pose le diagnostique du diabète gestationnel.

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Quels sont les conséquences d’un diabète gestationnel sur la future maman et le foetus ?

La principale conséquence du diabète gestationnel est un poids de naissance excessif (supérieur à 4kg). En effet le sucre non regulé de la maman, passe la barrière foetale et est directement absorbé par le bébé, entrainant une prise de poids anormale. Les graisses stockées par le foetus sont localisées au niveau de la peau, des organes et surtout au niveau du coeur. Avec un poids de naissance élevé, l’accouchement s’annonce compliqué et la plupart du temps une césarienne est envisagée.
Le diabète gestationnel peut aussi entrainer chez le bébé une hypoglycémie néonatale (glycémie trop faible = manque de sucre dans le sang), la jaunisse du nourrisson, un syndrome de détresse respiratoire, et multiplie les risques de développer plus tard un diabète de type 2.

Pour la maman, les choses ne sont pas drôle non plus : infections urinaires à répétitions, hypertension, accouchement difficile par césarienne, être atteinte de diabète de type 2 après la grossesse.

Le diabète gestationnel : Quel traitement ?

Dans 85% des cas, une simple modification du mode de vie suffit à lutter contre le diabète gestationnel. Limiter les sucres (adieu confiture, nutella), pratiquer une activité physique douce (natation, marche), éviter le stress inutile qui provoque des envies sucrées et penser à se reposer. Si cela ne suffit pas, le médecin envisagera des injections d’insuline.

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Le diabète gestationnel : et après ?

Dans 90% des cas, le diabète gestationnel repart comme il est arrivé après l’accouchement. Un suivi pourra cependant être proposé, car si en apparence tout est rentré dans l’ordre, la possibilité de développer plus tard un diabète de type 2 est multipliée par 7.
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N’hésitez pas à partager votre expérience si vous avez été atteinte de diabète gestationnel Vous pourriez aider de futures mamans qui se posent de nombreuses questions. Surement les mêmes que vous à une époque.