Gazette d'une Maman – Le Blog | J'ai fêté les 55 ans de Sophie la girafe, autour d'une dégustation signée Philippe Rigollot, Meilleur Ouvrier de France et champion du monde de pâtisserie.

Le 06 Mai dernier, j’étais invitée à Annecy, pour un anniversaire un peu particulier. Celui d’une quinqua toujours dans le vent. J’ai nommé Sophie la girafe. A 55 ans, toujours pas une ride, elle est LE jouet incontournable des bébés avec 800 000 unités vendues par an pour 820 000 naissances en France. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ma fille en a une, j’en ai eu une et ma maman aussi. Trois générations avec notre copine Sophie. D’ailleurs je suis sûre que vous aussi vous la connaissez et l’avais eu. 🙂

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A l’occasion de son anniversaire, la société Vulli, fabricante de Sophie la girafe, installée à Rumilly, à quelques kilomètres de chez moi seulement, a voulu rencontrer ses fans et ses clients pour les remercier de leur fidélité. De quoi organiser un voyage pour célébrer son anniversaire, entre sa Haute-Savoie natale et Paris. C’est donc à Annecy que les festivités ont commencé, autour d’un magnifique gâteau signé Philippe Rigollot, MOF en 2007 et champion du monde de pâtisserie en 2005. Avec Caro et Ludivine, 2 copines de la #TeamTartiflette, notre équipe pour l’opération We Love Prema, c’est un sublime gâteau que nous avons pu découvrir. je vous laisse juger par vous-même avec la photo ci-dessous. 

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Durant l’évènement, j’ai eu la chance d’interviewer celui qui a confectionné ce beau gâteau : Philippe Rigollot, MOF en 2007. Originaire de Paris, il a fait ses classes au côté de Gaston Lenôtre, salué comme grand innovateur dans l’art de la pâtisserie et a également travaillé pour Frédéric Anton (3 étoiles au guide michelin avec son restaurant au Pré Catelan, 16ème arrondissement de Paris) et Anne-Sophie Pic (1ère femme à avoir obtenu le prix de chef de l’année en 2007), dans son restaurant « La Maison Pic » à Valence (Drôme, 26).

Philippe Rigollot a pensé ce gâteau par rapport à l’affiche crée pour l’événement. Une affiche avec un énorme gâteau rose. Il est donc parti sur une réalisation chocolat-framboise, un goût qui plaît à tout le monde, du plus grand au plus petit (ou du plus petit au plus grand) 😉 . Un chocolat avec du croustillant à la base, un caramel-framboise avec une framboise fraîche à l’intérieur et une mousse au chocolat plutôt lactée pour que cela soit frais et délicat. Philippe Rigollot avait carte blanche. Au départ, l’équipe Vulli, parents de Sophie la girafe, avait en tête un gros gâteau qu’on coupe, comme un gâteau d’anniversaire. Au pied d’une girafe de 3 m de haut, il fallait une création assez importante pour marquer les esprits. C’est chose faite. Par la suite, Philippe Rigollot à voulu travailler sur de plus petites pièces à partager. Et côté gustatif ? C’est simple. Une vraie tuerie !! Un gâteau au chocolat frais et léger avec son coeur de framboise. Moi qui aime le chocolat, mais à petit dose, j’avais peur d’être écœurée. Mais pas du tout ! Un gâteau aussi bon que beau ! J’ai vraiment apprécié le moment, d’autant plus qu’on ne déguste pas tous les jours une pâtisserie réalisée par un Meilleur Ouvrier de France.

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Et pour les petits et grands gourmands qui habitent la région, Philippe Rigollot a ouvert en 2010 sa pâtisserie/salon de thé où vous pouvez y déguster ses réalisations. C’est place Georges Volland, 74000 Annecy, que ça se passe.

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Après cette aparté culinaire (non je ne suis pas devenue bloggueuse culinaire 😉 ), revenons à notre copine Sophie et son anniversaire. J’ai pu rencontrer l’une de ses « mamans », Stéphanie Arnaud, directrice marketing chez Vulli depuis 2006 et auparavant chez Bébé Confort. De quoi lui poser quelques questions, pour apprendre à mieux connaître l’emblématique Sophie la girafe.

L’histoire de Sophie la girafe
Si l’on remonte au tout début, Sophie a été créée à Paris, par la société Delacoste et fabriquée à Asnières sur Oise. C’est en 1990, qu’elle arrive à Rumilly en Haute-Savoie, avec le rachat de la société Delacoste par Vulli. A l’origine, Vulli était une société appelée Jouets Mont-Blanc (1945) qui fabriquait de petites voitures en métal, puis des jouets en plastique comme des grues, des patins à roulettes et des jeux de société. L’entreprise s’est ensuite élargie aux jouets pour enfants avec des hochets, des anneaux de dentition et à décidé de racheter la société Delacoste, créatrice de Sophie.

Vulli en chiffre c’est : 
29 millions d’euros de chiffre d’affaire à la clôture 2015. Par comparaison, en 2006, avant de se développer à l’export, la société réalisait 6 millions d’euros de chiffres. A présent, Sophie la girafe est vendue dans 75 pays à travers le monde. Je trouve le chiffre suivant très intéressant, puisqu’il parle de lui-même pour montrer le succès de Sophie : 800 000 unités vendues par an en France pour 820 000 naissances. Soit quasiment 1 Sophie pour 1 enfant. À l’international, la société ne souhaite pas communique ses chiffres pour éviter les copies. Sophie est déjà assez jalousée et comme dit le proverbe : Pour vivre heureux, vivons cachés !

Comment expliquer le succès de Sophie la girafe de génération en génération ?
Il n’existe pas sur le marché de produits équivalents. On retrouve des tonnes et des tonnes de produits pour bébés, mais aucun autre ne va développer à lui seul  l’éveil des 5 sens, dès 3 mois. Du faite de sa taille, de sa forme, avec ses grandes pattes et son grand cou, Sophie va être le 1er produit que l’enfant va réussir à saisir. Fierté de l’enfant donc fierté des parents. A trois mois, les bébés ne voient pas beaucoup, leur vue n’est pas complètement finalisée et ils ne distinguent que les contrastes. Ça tombe bien, puisque Sophie est blanche avec de petites tâches marrons/rouges. Cela va permettre à bébé de la reconnaître et éveiller sa curiosité visuelle. L’ouïe est aussi stimulée avec le pouet-pouet. Comme elle est souple, l’enfant va réussir facilement à l’actionner. Enfin le goût, pour soulager les gencives douloureusesRetrouvez ici 9 astuces pour soulager les poussées dentaires. Et comme il n’y a pas d’équivalent, l’enfant l’adopte et ses parents aussi. Le succès de Sophie la girafe s’est donc construit par le bouche à oreille. Mais si vous comptez bien, nous sommes pour l’instant à 4 sens. Il en manque donc 1 : l’odorat. À ce sujet, la société Vulli affirme que Sophie la girafe sent bon l’hévéa et il paraît que les bébés adorent. Sur ce point, j’avoue être un peu septique et ne rien sentir de spécial sur la Sophie de ma fille.

Au vu de son succès, comment expliquer qu’elle n’a jamais été copiée ?
Sophie la girafe est un produit très protégé. Un gros budget a été mis en place pour la protéger mondialement, que ce soit la forme, la marque. De plus, techniquement, le produit est très compliqué à fabriquer, avec pas moins de 14 étapes. Au vu de sa technicité, c’est quelque-chose que les chinois ne savent pas faire.

Justement, comment et avec quoi est fabriquée Sophie la girafe ?
Sophie est fabriquée à partir de caoutchouc naturel, produit par un arbre, l’Hévéa. Ce caoutchouc naturel, qui provient de Malaisie, est une matière première vivante, qui ne va pas réagir de la même façon suivant la saison. Le caoutchouc liquide est coulé dans des moules en plâtres, fabriqués par la société Vulli elle-même. Ces moules, qui servent à donner sa forme au jouet, ont une durée de vie limitée et doivent régulièrement être changés car ils doivent absorber l’eau du caoutchouc naturel pour permettre la vulcanisation de Sophie (passage de l’état liquide à l’état souple qu’on lui connaît). Cette matière première donne envie, car elle est naturelle et saine pour bébé, mais reste capricieuse. Suivant la température, le taux d’humidité, il faut sans cesse ajuster la production, un peu comme la cuisson d’un four ( 😉 à Philippe Rigollot et sa superbe création pour l’anniversaire de Sophie).

Comme vous l’avez dit, Sophie la girafe est fabriquée à partir d’une matière naturelle. Est-ce que toute la société Vulli suit ce mouvement ?
Oui, toute l’entreprise suit cette tendance et y est sensible. Les moules en plâtres qui servent à fabriquer Sophie la girafe ont, comme dit plus haut, une durée de vie limitée et doivent être changés souvent car ils doivent absorber l’eau du caoutchouc pour vulcaniser Sophie. Lorsqu’ils sont trop gorgés d’eau, ils sont recyclés dans la filière plâtrière et transformés en cloisons de placoplatre (nos maisons sont donc construites avec Sophie la girafe 😉 ). Tous les déchets cartons et plastiques sont triés et recyclés. La société Vulli travaille actuellement sur le recyclage des rebuts et des « bords » de Sophie la girafe. Lorsque Sophie sort du moule, il reste quelques petits surplus de caoutchouc autour, qui sont meulés pour la rendre parfaite. Ces morceaux de caoutchouc vulcanisés ne sont pas évident à retravailler et à recycler. Des tests sont en cours de réalisations en partenariat avec Maped pour essayer de les recycler en gomme. La société Vulli va aussi plus loin et vient d’installer des ruches à côté de l’usine et a planté des fleurs de la région pour la biodiversité.

Sophie est fabriquée en France, mais ce n’est pas revendiqué. Pourquoi ?
Ma copine Caro, s’est aperçue qu’il n’était pas mentionné « made in France » sur le coffret de bain Sophie la girafe. À l’heure où le made in France, le Cocorico Français est apposé fièrement sur certains produits, pourquoi la société Vulli ne le revendique pas ? Nous avons posé la question à Stéphanie Arnaud. Effectivement, ce n’est pas écrit sur le coffret, car même si Sophie est fabriquée dans l’hexagone, il peut y avoir un autre produit, comme un filet de bain ou une serviette, fabriqué en Asie par exemple. Il est donc très difficile de noter « fabriqué en France », à moins de détailler chaque produit. Et si, sur Sophie la girafe elle-même, pourtant 100% française, ce n’est pas précisé, c’est une vraie volonté de la part de la direction. Même si celle-ci est très écolo et consommation locale, elle préfère revendiquer un art de vivre à la française, plutôt qu’un made in France. Dans certains pays, comme l’Allemagne, le made in France n’est pas forcement gage de qualité. La société préfère utiliser sur ses produits des « codes », avec une tour Eiffel ou encore un drapeau bleu/blanc/rouge.

Cependant, dans l’hexagone, Vulli encourage les clients à consommer français. A l’initiative de Vulli, Smoby, Meccano, ou encore Sentosphère, 20 fabricants de jouets français, pesant 1,2 milliards d’euros, se sont regroupés au sein de :  » l’Association des Créateurs-Fabricants de Jouets Français«  , afin de défendre leurs marques face à l’envahisseur chinois, qui fabrique près de 80% des jouets vendus en France. Au programme ? Des partenariats avec les enseignes de jeux-jouets comme La Grande Récré ou Toy R us pour promouvoir et mettre en avant les produits made in France.

Sophie et les produits dérivés.
A Rumilly, en Haute-Savoie, est fabriqués plus de 200 produits à l’effigie de Sophie la girafe, comme des hochets, des anneaux de dentition ou encore des jouets de bain. D’autres usines, implantées notamment en Asie, fabriquent les produits textiles et la vaisselle. Mais la société Vulli ne fabrique pas tous ses produits. En raison d’une grosse demande de la part des familles d’avoir d’autres produits à l’image de Sophie la girafe, Vulli a décidé de mettre en place des partenariats avec des marques, en leur donnant le droit d’exploiter l’image de Sophie (c’est ce qu’on appelle des licences). Ce sont ces entreprises elles-mêmes qui fabriquent et distribuent les produits sous licence en fonction de leur savoir-faire. Par exemple Marabout pour les livres, Mayoparasol pour les vêtements anti-uv.

Pourquoi avoir fabriqué des amis à Sophie la Girafe ?
Au moment où la société a commencé à travailler sur les licences et notamment lorsqu’il a fallu sortir des livres et raconter des histoires, c’était difficile avec un personnage unique. Ainsi sont nés : Gabin l’ourson, Joséphine la souris, Margot la tortue, Lazard le chat et Kiwi l’oiseaux. Le faon est quant à lui, clairement une réponse à une société qui avait développé un faon en caoutchouc naturel, essayant d’imiter notre chère Sophie.

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Pour conclure, j’ai passé un très bon moment à l’occasion des 55 ans de notre Sophie nationale. C’était un événement très sympathique et j’y ai appris beaucoup de choses sur Sophie la girafe et la société Vulli en général (et j’espère que vous aussi avec mon article 😉 ). En discutant avec Stéphanie Arnaud (pour mémoire : directrice marketing Vulli), je ne pensais pas rencontrer une personne si abordable. Pour être tout à fait franche,  je m’attendais à rencontrer quelqu’un de « snobe » (j’ai peut-être une image déformée des grands patrons d’entreprises) mais cet échange c’est révélé très intéressant et pas du tout guindé. J’ai apprécié. J’ai également découvert avec plaisir Philippe Rigollot et ses créations gustatives. Maintenant que je connais l’adresse, je prendrais le temps de m’y arrêter pour découvrir d’autres de ses pâtisseries. Seul (petit) bémol sur le déroulement de l’après-midi; au départ, 1h devait être réservée à la presse et aux bloggueuses. Finalement, cela a été annulé et j’ai eu l’impression de voir beaucoup de « pic-assiette » venus uniquement pour manger gratuit. Une fois le gâteau servi il n’y avait plus personne. Dommage.

Pensez-vous allez à la rencontre de Sophie la girafe pour son anniversaire ?
Les dates : Lyon le 17 Mai,  Nancy le 20 Mai et Paris du 27 au 29 Mai 2016.
Globalement, faites-vous attention à acheter des jouets Made In France à vos enfants ?

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Un grand merci à Nathalie, Elodie et Pauline de l’agence Va bene pour leur invitation, ainsi qu’à Stéphanie Arnaud et Philippe Rigollot pour le temps qu’ils m’ont consacré.